Austra op. 54

« Austra » est née d’une amitié entre la violoniste lettone Anna Britala et moi-même lorsque nous étudions tous deux au Conservatorium van Amsterdam, institution qui m’a accueilli pour l’obtention du Master in Music Composition entre 2010 et 2012. Cette pièce laisse un souvenir marquant : alors que mon professeur, Willem Jeths, passait en revue les premières esquisses que je lui amenais, je constatais une réaction mythigée : « Oui… c’est une bonne pièce pour ce qu’elle est. Cependant… il y a deux problèmes : le premier, c’est que cette manière d’écrire la musique date d’il y a 40 ans ! Le deuxième, c’est que j’ai envie de te poser la question : mais où est donc passé le véritable Valentin ? ». Touché ! La phrase que j’avais en quelque sorte envie d’entendre depuis des années, afin de me conforter dans la direction de mon chemin musical que j’avais décidé de prendre. Je pris aussitôt la partition et… la déchira devant lui. Son regard ampli d’admiration, Willem ponctua simplement : « Parfait, place au véritable Valentin, une fois pour toutes ! ». Je recommençai la pièce pour arriver à la version d’aujourd’hui, non sans quelques péripéties en cours de route (je devais laisser la priorité à l’écriture et à la tournée de mon ballet eurythmique pour quatuor de percussions, « Coronae lucesquae », ainsi qu’à la réécriture et à l’édition de ma Messe à six voix enfin prête). De retour en Suisse, après l’achèvement d’une première version en 2013, dont l’édition fut interrompue par mon service civil à l’HFR Hôpital Cantonal de Fribourg, je profitai d’une accalmie en 2015 pour peaufiner « Austra » jusqu’à la présente version.