How dare you! op. 97

Lorsque je reçus la commande d’une pièce pour chœur a cappella dédiée à l’EuroChoir, je ressentis, en plus d’un grand honneur, un enthousiasme pour continuer enfin ma série sur les hymnes mariales qui s’était arrêtée au « Magnificat » de 2013-2014. Cependant, après divers échanges, les chefs voulaient opter pour un sujet davantage centré sur l’actualité, tel que l’épidémie de SARS-COV-2 ou la crise climatique. Ayant déjà dédié dernièrement mon « Te Deum » à la pandémie, je ne me voyais pas de suite re-travailler sur cette thématique. Néanmoins, la perspective de la crise climatique m’inspirait grandement car elle fait toujours partie aujourd’hui des plus préoccupants facteurs d’angoisses de l’humanité. Après des semaines, voire des mois de recherche à tomber sur des textes traitant de la crise climatique de manière inappropriée à mes yeux, sur un ton beaucoup trop naïf et sans profondeur, ma compagne me suggéra la perspective de traiter l’un des discours de Greta Thunberg. L’idée m’enthousiasmait au plus haut point, et d’office je me tournai vers le fameux discours que Greta prononça au Sommet de l’Action pour le Climat des Nations Unies, « How dare you ? », le 23 septembre 2019. J’ai entendu tout de suite une mise en perspective en deux modes d’expression : celui de la musique d’une part, et celui de la récitation d’autre part, le dernier se superposant au premier. Ainsi que je mis à sélectionner les phrases que le chœur chanterait de manière musicale, ce qui allait construire la forme de la pièce, en laissant les autres phrases pour différentes récitant(e)s, femmes ou hommes, au nombre de 13. Certaines phrases, comme celles allant de la n°3 à la n°8, sont pensées pour être récitées en se chevauchant créant un effet de cacophonie et d’écho où la perception globale illustre le combat perpétuel de la militante face aux politiciens. La musique accompagne l’esprit et le ressenti du texte, en enrichissant ou appauvrissant les textures harmoniques et thématiques selon la dramaturgie des propos.