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Tierce en taille op. 90

- Carillon (clavier type « piano » ou type « bâtons » + pédalier, mi3, la3, si3-la6)

C’est dans un contexte de pandémie mondiale que l’opportunité d’écrire pour carillon me fut donnée. Encore sous le choc de l’arrêt total des activités socio-culturelles depuis le 13 mars 2020, après un repos nécessaire suite aux immenses projets successifs de la Fête des Vignerons 2019, d’ « Ec(h)o » et d’ « Eli, Eli ! », l’envie d’écrire des pièces plus petites et concentrées sur l’essentiel arriva dès la fin du printemps 2020, avec notamment le début des trois « Bagatelles » pour flûte, clarinette, basson et harpe.
C’est alors que Vincent Thévenaz, ami organiste de longue date que j’avais croisé à maintes reprises dans les couloirs du conservatoire de Genève durant mes études au début des années 2000, m’invita à donner un concert de carillon en me faisant l’honneur de participer à la saison des Concerts de la Cathédrale de Genève en juillet 2020. Avec un programme construit autour d’une pièce pour violon seul d’un de mes amis musicien décédé, Gaël Liardon, je lançai l’idée d’une création pour carillon qui plut d’office à Vincent : il s’agit d’un instrument peu abordé par les compositeurs/trices, même encore aujourd’hui.
Avec une harmonique de tierce mineure ressortant parfois davantage que la fondamentale, les résonances des cloches m’inspirèrent un traitement en quintes successives, faisant ressortir par sympathie une harmonie globale d’accord mineur avec une septième mineure. Le discours se déploie librement autour d’une ligne dévoilant les harmonies de quintes au fur et à mesure, jusqu’à devenir dans le lointain, avec les multiples ricochets qu’une ville peut offrir à l’auditoire resté en bas, un élément liquide (construit selon ma technique habituelle d’un accord pour une note) sous lequel une sorte de ténor dérivé de la fameuse tierce en taille (jouée à la main gauche dans la musique baroque française de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe) reprend la mélodie du départ de manière augmentée.
La création eut lieu le 11 juillet 2020 sur le magnifique carillon de la Cathédrale de Genève, dont les premiers éléments datent de 1460. Le clavier est de type « piano », cependant la présente pièce est également pensée pour un clavier de type « bâtons » avec pédalier obligé. Elle est dédiée à Louis Gobet (1933-2020), ténor émérite du chœur mixte de Massonnens (FR, CH) que je dirige depuis 2012, décédé pendant l’été 2020 et qui a fêté, juste avant son départ, ses 70 ans de chant.

Année de composition: 2020

Durée (minutes):

6

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