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Triduum op. 69

- 2 Violons
- Alto
- Violoncelle

« Triduum », premier quatuor à cordes de mon catalogue, est le fruit d’une collaboration avec le curé de la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg, Paul Frochaux. Ami de longue date, curé de la paroisse catholique de Morges pendant 16 ans lorsque j’étais jeune servant de messe, puis organiste débutant, Paul m’avait donné à l’époque les tous premiers conseils musicaux par rapport à l’harmonie et au contrepoint, tout en étant un peintre passionné (activité artistique que j’avais ignorée pendant ces années morgiennes).
Dès mon retour en Suisse en 2012, puis après un temps d’hébergement de quelques mois à la cure de la cathédrale de Fribourg suite à mon affectation à l’HFR – Hôpital Cantonal de Fribourg en 2013, Paul et moi décidions de travailler à un triptyque « musique et peinture » traitant de la Semaine Sainte : le titre « Triduum » était tout trouvé, faisant directement référence au triduum pascal (Jeudi Saint, Vendredi Saint et Samedi Saint).
A l’instar de Maurice Duruflé, je m’inspirai des mélodies grégoriennes de mon choix correspondant à chacun des jours saints : Le premier mouvement, « Dies Cenae Domini », traite du Jeudi Saint avec l’hymne « Si ego Dominus » pour le lavement des pieds, paraphrasé par le quatuor, pour se stabiliser sur un élément récurent des trois tableaux : la forme du cœur, faisant référence à l’Amour du Christ. Tout au long de l’œuvre, plusieurs variations de l’hymne « Ubi caritas » sont ainsi musicalement suggérées, comme un lien entre différents récits du triduum. Alors que le « Tantum ergo » est cité sur une sorte de marche implacable du violoncelle, la fin du premier mouvement se termine dans l’angoisse avec le « Christus factus est ». Le deuxième mouvement, « Dies Passionis Domini », voit le « Crux fidelis » paraphrasé de manière déconstruite, cédant sa place au « Vexilla Regis Prodeunt ». Le « Stabat Mater » à l’alto, dialoguant avec « l’Ubi Caritas » au premier violon, vient ensuite refermer progressivement la pierre du tombeau. Le troisième mouvement, « Sabbatum Sanctum », illustre une longue ascension progressive depuis les enfers avec « l’Ubi Caritas » en miroir jusqu’à l’apogée des « Alléluias » pascaux, interprétés comme en liturgie : trois fois, avec un demi-ton de plus à chaque passage. Le mode d’accompagnement de ces alléluias s’allège et s’aère progressivement jusqu’aux glissandi d’harmoniques finaux.
La création eut lieu pendant le vernissage de l’exposition durant laquelle les trois tableaux de Paul Frochaux furent accrochés, le 19 septembre 2014, sous le clocher de la tour de la cathédrale de Fribourg, avec un quatuor ad hoc.

Année de composition: 2014

Durée (minutes):

16

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