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Cantus Amorifici op. 38

- Soprano solo
- Choeur mixte SATB (divisible en petit et grand choeur SATB/SATB, ou en SSAATTBB)
- Choeur de filles SSA ad libitum
- Orgue (min. 2 claviers + pédalier, 3 claviers recommandés)

Vacances. Un mot qui, pour certains, sonne comme le début d’une délivrance, le relâchement, la détente. Les uns partent, les autres restent, profitant au maximum de leur temps libre. A l’instar de Mahler, qui justement n’écrivait ses symphonies monumentales que pendant les vacances d’été, j’ai écrit la cantate “Cantus Amorifici” pendant les vacances de 2007, même si la genèse de l’oeuvre date de 2005 déjà.
En effet, deux ans auparavant, j’avais débuté la composition d’un vaste chant religieux pour quatuor de cuivres, percussions, chœur et orgue (Te Deum), projet que j’ai fini, suite à mes études, par abandonner. Malgré cela, un vif intérêt s’était éveillé chez mon ami, le chef lausannois Renaud Bouvier, qui m’incita à ne pas abandonner l’idée d’un projet de création pour ses chœurs, la Chorale des Grandes Classes de l’Ecole Rudolf Steiner de Lausanne et le chœur Hostias. De plus, une valeur symbolique était attribuée au projet: rendre hommage à l’école qui m’a vu grandir. Dans cet esprit, j’avais également décidé de dédier cet œuvre à tous ceux qui ont contribué à mon éducation musicale, depuis les tous premiers cours de piano jusqu’à mon entrée au conservatoire.
Les textes de “Cantus Amorifici” furent choisis en juin 2007. Dès le départ, mon intention était très claire: faire un chant en français, et trouver un texte sacré qui, par l’intermédiaire de métaphores, louait le Tout-Puissant sans l’exprimer directement. Ainsi, la musique devait suivre le texte, et être elle-même une grande métaphore.
Après plusieurs recherches menées en collaboration avec Renaud Bouvier, cinq sources de textes furent retenues: des versets du Psaume 104, un chapitre du Cantique des Cantiques, une Prière à la Vierge de Mai, des versets de l’Evangile de St Jean et le passage de “La joie” du livre des Ecclésiastiques. Tous ces textes provenaient de différentes traductions, plus ou moins modernes. Le fil conducteur les réunissant était donc l’amour, l’amour sacré, d’où le choix du titre. La diversité de leur style de langage contribua fortement à la forme globale de l’oeuvre, qui dès lors fût fixée: cinq mouvements, pour une durée totale d’environ 30 min.
Du point de vue musical, chaque mouvement comporte son caractère, sa forme et ses particularités propres. Le premier mouvement est une entrée en matière imagée, illustrant les propos du texte, mais aussi une ouverture sur la grande métaphore musicale précitée, une métaphore de l’amour sacré. Il est construit de plusieurs moments musicaux, soucieux d’édifier un tout uni, dans lequel la musique avance et se développe. Le deuxième, reposant sur le principe de la psalmodie, est un dialogue musical entre une soprano solo et le chœur principal. Le texte défile et se superpose. Un contraste se développe entre la soprano, qui déclame son texte d’une manière très libre et récitative, et le chœur qui reste dans un contexte plus martial et terre-à-terre. Le troisième mouvement est fondé sur une approche très personnelle de la Vierge Marie. L’innocence sans être l’innocence, la pleine confiance en Dieu, mais également le doute. Le quatrième mouvement est le plus intérieur de tous. Il débute avec une marche d’orgue brutale et sans appel. Elle s’enchaîne avec le chœur a cappella sur l’Evangile de Jean. Le cinquième et dernier mouvement mène la métaphore musicale à son développement final, traitant de la joie de l’amour sacré mentionné dans le livre des Ecclésiastiques. Il est construit comme une danse, favorisant la légèreté plutôt que le triomphe, ce dernier étant relégué à la toute fin.
La place de l’orgue dans “Cantus Amorifici” est très importante. Le chœur et l’instrument sont placés équitablement sur la balance musicale, l’un n’étant pas le simple double de l’autre. Chacun apporte sa particularité, son discours.
Je voudrais dire un grand merci à tous ceux qui ont favorisé l’écriture de cette œuvre car c’est avec une grande joie que je présente ici une recherche personnelle sur l’amour sacré, l’amour divin, l’amour du prochain, que le Christ “nous a fait connaître...” (Évangile de Jean, 15)

Année de composition: 2007

Durée (minutes):

30

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