Danse de Thétis op. 61

Commande conjointe de la flûtiste française Elsa Marquet Lienhart et de la clarinettiste suisse Yasmina Spiegelberg, la « Danse de Thétis » est une étude sur le lien entre la musique et le mouvement exprimée par un duo d’instrumentistes, à la demande des commanditaires. Yasmina, qui fut ma colocataire durant mes années d’études à Amsterdam (2010-2012), avait assisté à la création de mon ballet eurythmique, « Coronae Lucesquae » dans la Bernard Haitinkzaal du Conservatorium van Amsterdam. Touchée par la recherche que j’avais effectuée durant mon travail de Master sur le lien entre composition et eurythmie (« Music and movement : Could a composer act as a choreographer ? ») et l’application que j’en avais fait dans mon travail, elle en parla à son amie flutiste qu’elle avait rencontrée à l’HEMU en sachant que le lien musique-mouvement pouvait l’intéresser au plus haut point.
Construite sur une grande forme de type ABA, la pièce développe son langage musical en procédant par mouvements rythmiques circulaires et répétitifs, gravitant autour de la note mi. Si les premières et dernières parties sont une alternance entre des mouvements fluides et des cassures soudaines, la deuxième s’installe dans le déploiement d’une grande ligne mélodique, développée tour à tour par les deux instruments.
Les indications de mouvements physiques tels que les pieds frappant le sol sont à respecter dans la mesure où ils interagissent directement avec les instruments. Le reste peut être librement chorégraphié par le duo, selon le ressenti personnel du phrasé musical.
La pièce, créée le 10 juin 2013 dans la Bernard Haitinkzaal du Conservatorium van Amsterdam, est dédiée à la déesse grecque Thétis, divinité marine, en référence aux mouvements fluides et irréguliers constituant les parties 1 et 3.