Douze Haïkus op. 53

« Balade nocturne – à chaque fenêtre allumée, une nouvelle histoire… ». Ce haïku de Damien Gabriels résume à lui tout seul la conception entière des « Douze haïkus (miniatures) pour grand chœur symphonique a cappella » car, en effet, chaque haïku n’est pas une suggestion de ce qui pourrait (selon toute probabilité) être ou exister, mais une incarnation profonde et creusée de l’univers immense qu’il contient, chacun selon son message et sa particularité. Originellement commandée par Dominique Tille et le Chœur de la Cité de Lausanne (CH), cette œuvre repose donc sur une étude des plus intensives de chacun des sujets soulevés par ces douze haïkus, les saisons étant le fil conducteur. Tous les haïkus proposent ainsi de nouvelles histoires qui leur sont propres, telles que ressenties de manière personnelle à leur lecture. Pour moi, un haïku est certes d’abord une image directe parlant aux sens en éveil, mais il est aussi une subtilité contenant un univers entier pour lequel une, deux voire trois relectures sont parfois nécessaires pour le saisir. C’est donc totalement dans cet esprit que j’ai composé une musique que certains appelleront « riche pour des haïkus », mais l’auditeur doit en ce cas réfléchir à la possibilité d’une relecture, d’une réécoute, afin de déceler les différentes couches musicales constituant cet univers, ce Tout, présent sous diverses formes. Du point de vue formel, chaque haïku est couplé avec un second, formant différentes paires de techniques d’écritures par exemple, ou d’esprits (n°5 et n°11, ou n°3 et n°10… etc). Je tiens à remercier particulièrement M. Damien Gabriels pour sa généreuse autorisation et sa curiosité de voir ses haïkus mis en musique.