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Fresque poétique II op. 98

- Ensemble vocal féminin SSAA
- Soprano et alto solos issues du chœur (n°1)
- Piano

La « Fresque poétique II » me fut commandée par un ensemble vocal féminin cher à mon cœur, Callirhoé, treize ans après notre dernière collaboration avec « Nov saùt svizra » en 2009. Dans un contexte de pandémie mondiale alors toujours en cours, j’avais décidé de mener à terme en bonne et due forme la formation de Théorie Musicale option enseignement à la HEM de Genève, profitant de l’annulation de tous les concerts et répétitions durant les saisons 2020 et 2021. Mais alors, en hiver 2021 et tout le printemps 2022, le coronavirus étant considéré progressivement comme endémique, les restrictions sanitaires sont subitement tombées et tous les projets ont recommencé de manière intensive, ne me laissant que de rares instants de répit. Cette œuvre a donc vu le jour dans ce marasme d’activités « en rattrapage », ne disposant que d’à-coups pour avancer tant que faire se peut au milieu de la reddition et de la défense d’un mémoire.
Le choix du titre, « Fresque poétique II », n’est pas anodin, car il fait ainsi suite au principe de la première Fresque : un éventail de poèmes écrits par un(e) seul(e) poète(sse) d’origine suisse romande, sélectionnés par mes soins et ordrés selon une dramaturgie de mon cru, pour n’importe quelle formation musicale comportant un aspect vocal. La forme globale part dans un climat assez serein, voire joyeux, pour ensuite plonger dans des registres sombres et tendus jusqu’à la fin de l’œuvre, ne trouvant de réconfort que dans le dernier « en partant » relatant les derniers jours de la poétesse. Le choix de cette dernière, Alice de Chambrier (1861-1882), fut motivé par le fait qu’elle fut une femme poétesse, en Suisse romande, au moment où les grands poètes romantiques Hugo, Verlaine et Rimbaud écrivaient leurs propres œuvres en France déployant une influence considérable. Alice de Chambrier est d’ailleurs considérée comme la « petite sœur de Rimbaud au talent hugolien » (Dunia Miralles, 2019).
Dès lors, ma volonté musicale était claire : tenter de casser la régularité vite redondante de l’alexandrin ou de l’octosyllabe. Deux paramètres furent pour moi essentiels : l’appui de certains mots choisis, importants, et le travail de la ligne, où le geste musical dépasse la versification (n°4). Comme souvent dans mon travail, le discours du piano n’est pas réduit au simple rôle d’accompagnant, mais prend son matériau musicaux autant chez les chanteuses qu’elles ne le reçoivent de sa part.

Année de composition: 2022

Durée (minutes):

20

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