Nov saùt svizra op. 47

La présente pièce m’a été commandée pour un projet tout-à-fait spécial: Il était question en effet que le chœur féminin “Callirhoé” de Lausanne participerait à un spectacle de danse où ses prestations accompagneraient en live les diverses chorégraphies. C’est donc dans cet esprit que Dominique Tille, chef pour qui j’ai la plus grande estime, me commanda une pièce qui devait s’intégrer parfaitement dans un programme constitué d’autre pièces, à la fois rythmiques et méditatives, promptes à donner vie à la danse.
Je décidais alors de structurer ma pièce, qui devait durer une dizaine de minutes, en une sorte d’immense rondo, dont les éléments structurels se partageaient entre un refrain et quatre couplets. Suite à ma collaboration avec Dominique Tille, j’ai défini un refrain métrique, au discours incisif, et à l’inverse des éléments improvisés libres et mystérieux pour les couplets, suivant une technique d’improvisation vocale individuelle déjà expérimentée dans la pièce “O nox” op. 45. La pièce navigue donc entre deux tendances, deux esprits, qu’il serait fort important de respecter, car si le refrain enchaîne les mesures à temps irréguliers en faisant appel à un rythme intérieur solide, les couplets au contraire invitent à la méditation en travaillant une mélodie folklorique avec quatre atmosphères différentes. Le texte n’existe que sous la forme de syllabes servant principalement le discours musical, l’intérêt de la pièce étant alors concentré sur le développement des motifs en eux-mêmes.