Sonnet CXVI op. 93

Le Sonnet CXVI (116) est le fruit d’une commande du Seefelder Kammerchor (ZH, CH) dirigé par Grégoire May, ami chef et chanteur dont j’ai fait la connaissance dans le cadre du Chœur Suisse des Jeunes et des Chœurs Intercantonaux.
Commandé juste avant la pandémie de SARS-COV-2 en 2020, l’écriture de la pièce se fit en parallèle de « Requiem pour Rosetta » au contraste saisissant, alors que le monde culturel est arrêté depuis plusieurs semaines.
S’insérant dans un programme entièrement consacré à Shakespeare (avec notamment les trois pièces de Vaughan-Williams et les Chants d’Ariel de Frank Martin, tous composés sur des textes de « La tempête »), le choix du sonnet 116 se fit suite à l’impact personnel conséquent des deux derniers vers après lecture : « If this be error and upon me proved, I never writ, nor no man ever loved ». Cette puissance de l’amour déclamé me donna l’inspiration pour entrevoir des couleurs harmoniques fortes qui avancent par blocs dialoguant les uns avec les autres (femmes/hommes, sopranos-ténors/altos-basses…), renouant ainsi avec l’écriture pour chœur a cappella de haut niveau depuis les « Quatre Noëls français » écrits 8 (respectivement 4) ans auparavant.
La création du Sonnet CXVI eut lieu le 18 juin 2022 à la Kapelle Kulturhaus Helferei (ZH, CH) et le 19 juin 2022 à la Friedhofskapelle Sihlfeld (ZH, CH) par le Seefelder Kammerchor sous la direction de Grégoire May.
Il n’est jamais arrivé auparavant que je dédie publiquement une pièce à mon amoureuse, ayant tendance à ne pas laisser s’entremêler mon travail et ma vie privée. Pourtant, à la lecture des mots du célèbre dramaturge anglais, j’ai senti que la puissance soulevée par l’Amour était tellement connectée à ce que je vivais personnellement que je me devais de le mentionner, comme une forme d’évidence. Pour toi, Lydiane…