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Te Deum op. 95

- Mezzo-soprano solo
- Baryton solo
- 2 trompettes (do). Sourdines sèche + bol
- 2 trombones (ténors). Sourdines sèche + bol
- Percussions (Instrumentarium : 2 timbales (29’’ et 26’’), cymbale suspendue, cymbale(s) sur timbale(s))
- Orgue (minimum 2 claviers + pédalier. S’il n’y a pas de combinateur ni de pédale de crescendo, 1 registrant (idéalement 2) est (sont) requi(s)). Les indications de jeux sont des propositions/couleurs générales, à adapter en fonction de l’instrument.
- Chœur mixte SATB

« Dieu nous Te louons, Seigneur, nous T’acclamons »… tels sont les premiers mots de cet hymne latin chrétien datant de la fin du IVème siècle, dont la mise en musique m’a été commandée par un groupement vocal à projet avec lequel j’ai personnellement une petite histoire, puisque j’ai participé (souvent en qualité d’accompagnateur, une fois en qualité de chanteur) à quasi toutes les éditions depuis l’élan premier autour du Requiem de Fauré. L’idée était de réunir des chanteuses et chanteurs autour d’une œuvre du répertoire qu’ils avaient déjà interprétée par le passé, et ainsi la remonter en un week-end ponctué par une audition.
En pleine première vague du SARS-CoV-2, en avril 2020, Jean-Marc Roland et Bernard Süess, respectivement responsable honoraire et responsable actuel de l’Atelier Vocal, me proposèrent cet hymne pour fêter une éventuelle fin de la pandémie. La création devait avoir lieu lors du dimanche des malades 2021, soit le 7 mars. Or, avec ses multiples vagues à répétition et ses nombreuses variantes, la pandémie a retardé l’échéance de la création à une date ultérieure.
Dans ces conditions, l’écriture d’une telle œuvre ainsi que son état d’esprit n’ont pas tout-à-fait été influencés par un esprit festif accompagnant sans doute la fin d’une pandémie, mais plutôt par la volonté d’aller jusqu’au bout de cette longue traversée du désert que l’humanité vit aujourd’hui, en janvier 2021, à l’échelle mondiale.
J’ai personnellement tenu à respecter le délai qui m’était imparti. L’effectif ayant été décidé avec un aspect très solennel, mezzo-soprano et baryton solos, chœur, quatuor de cuivres, percussions et grand orgue, il a davantage servi un véritable chemin intérieur où le doute côtoie la sérénité dans un mouvement de va-et-vient.
Ayant beaucoup analysé les différentes mises en musique du Te Deum à travers l’histoire (celui de Charpentier, évidemment, mais également celui de Bruckner, Penderecki, ainsi que la mise en forme anglicane chez Vaughan-Williams, Howells et Britten) je me suis parfois écarté d’une certaine forme de « bienséance » et de lieux communs afin d’amener le plus de personnalité possible dans les propos essentiels soulevés par le texte. La « victoire sur l’aiguillon de la mort » transcende l’intérieur de l’être humain, tandis que le « viens au secours de tes serviteurs » tente de rassurer tout en suivant le dialogue des deux solistes. Les cuivres et percussions, tantôt sonneries, tantôt matière musicale à l’unisson du chœur, soulignent ce va-et-vient continu entre peur et espoir, alors que l’orgue lie tous ces éléments dans un ensemble cohérent. Le chœur, au centre du discours musical, a été totalement pensé pour des amateurs (tessitures non extrêmes, confortables, limpidité d’écriture dont la complexité réside dans l’aléatoire contrôlé), ceci aussi dans un but de rechercher une musique contemporaine abordable par des non-professionnels.
Hasard de la vie ? Destin ? J’avais déjà commencé l’écriture d’un Te Deum en 2005 à l’âge de 20 ans, à ce moment-là très axé naïvement sur la joie extravertie, œuvre aujourd’hui totalement abandonnée après 1 mouvement et quelques notes. Avec les années qui ont passé et la situation d’aujourd’hui, la candeur a laissé place à la réflexion. Tel un état d’esprit de Ying et Yang, la quête de la joie passe par des moments de souffrance mettant notre résistance et notre persévérance à rude épreuve. Mais, après tout… sans doute la lumière en ressort plus éclatante encore…

Années de composition: 2020-2021

Durée (minutes):

11

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