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Trois bagatelles op. 89

- Flûte
- Clarinette en sib
- Basson
- Harpe

Les « Trois bagatelles » ne sont pas le fruit d’une commande, fait rare dans ma production des années 2010-2020. Elles sont intimement liées à deux événements marquants : la Fête des Vignerons 2019 et la pandémie du SARS-CoV-2. En effet, pendant la Fête des Vignerons, l’un de mes amis de longue date, chef d’orchestre et de chœur, Renaud Bouvier, a commencé à revoir l’un de ses amours de jeunesse, Tania Cavassini, alors que de mon côté je commençais à fréquenter mon amoureuse, Lydiane. Tania est flutiste, Renaud ancien bassoniste, Lydiane harpiste et moi-même ancien clarinettiste… l’effectif pour un quatuor peu habituel était tout trouvé, et je décidai alors de me lancer dans l’écriture de trois courtes pièces de moyenne difficulté afin de célébrer l’amitié de cette double-rencontre, une sorte de « quatuor pour double-couple ». Mais alors, en automne 2019, mon attention fut toute accordée à ma première Passion, « Eli ! Eli ! », qui devait normalement se créer en mars 2020.
Et la pandémie arriva, annulant tout sur son passage. Le premier confinement se mit en place et fut accueilli pour ma part avec un certain soulagement… enfin, après ces années folles de Fête des Vignerons et d’écriture acharnée de la Passion pour livrer la partition à temps, je pouvais aspirer à un peu de repos qui, sur le moment, était plus que bienvenu. C’est à la suite de ce repos forcé que j’eus l’impulsion de commencer l’écriture des bagatelles, interrompue hélas plusieurs fois pour céder la priorité à d’autres projets commandés, tels que le « Te Deum » ou « Sur les pas de la lune », ou encore la constitution d’un matériel pédagogique complet pour mes mandats d’enseignant de la théorie au sein de l’HEMU entre 2019 et 2021. J’appréciai beaucoup néanmoins le fait de ré-aborder des formes plus petites, plus concentrées, après les immenses bastringues des cinq dernières années. Après plus d’une année de gestation entrecoupée par d’autres pièces, ces « Trois bagatelles » voient ici le jour et sont dédiées à leurs futurs exécutant(e)s.
Du point de vue formel, la Toccata propose une introduction des différents instruments d’abord dans une conception rythmique en « canon harmonique », jusqu’à céder la place au jeu et à la passation des idées musicales entre les bois et la harpe. La fin de la Toccata est basée sur le même univers harmonique que celui du tout début, cependant de manière plus condensée. Le Choral locrien est une sorte de choral en mode de si introduit par la harpe seule, enchaînant sur une partie fluide où les vagues des instruments en tempo individuel accompagnent une voix soliste, ou deux voix en dialogue. La fin du Choral voit le retour du thème de la harpe solo harmonisé cette fois-ci pour le quatuor entier. La badinerie est une sorte de danse extravertie jouant sur le chiffre 5, où la forme se rapproche de celle d’un Rondo tout en s’en éloignant, A-B-C-A-D-A-Coda.
Il n’y aucune volonté de « thématique » ni de « programme » dans la dramaturgie, seules les idées musicales pures ont prévalu, ainsi que l’application de la technique d’un accord pour une note mélodique sur une échelle non-octaviante, technique qui m’est chère depuis plusieurs années maintenant. Cela dit, en observant la dédicace, il pourrait se dégager une forme de célébration de l’Amour et de l’Amitié.

Années de composition: 2020 - 2021

Durée (minutes):

8

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